Constance Rivière, directrice générale du Palais de la Porte Dorée, qui abrite le Musée National de l’Histoire de l’Immigration (MNHI), revient, à l’occasion des 70 ans du Grand Sarcelles, sur le sens du partenariat avec la Ville et la contribution du musée à cette mémoire vivante.
De quelle manière et pourquoi le MNHI a-t-il décidé de s’associer aux 70 ans du Grand Sarcelles ?
Le MNHI et la Ville de Sarcelles collaborent de puis cinq ans. Cette relation s’inscrit dans une
politique municipale qui intègre les enjeux mémoriels à la lutte contre les discriminations. Le
musée, à la croisée de l’histoire, de l’art et du social, apporte des ressources scientifiques et pédagogiques. À Sarcelles, ville de plus de 80 nationalités, l’histoire de l’immigration est une mémoire partagée à valoriser. Nous multiplions aussi les échanges avec les habitants et les associations locales
En quoi Sarcelles est selon vous un modèle de réussite dans les Grands Ensembles français ?
Sarcelles est singulière par son histoire et sa diversité. Cette richesse est portée par un projet collectif. La ville conjugue reconnaissance des identités et récit commun, à l’image des 70 ans du Grand Sarcelles, moment fédérateur pour ses habitants.
Pouvez-vous nous présenter la table ronde qui sera assurée lors du colloque à Sarcelles à l’occasion des célébrations des 70 ans du Grand Sarcelles ?
Les enjeux mémoriels prennent une place croissante, et les collectivités doivent y répondre. La table ronde posera des questions concrètes : comment construire cette mémoire ? Avec qui ? Pour quels
effets ? Chercheurs, artistes et acteurs locaux y croiseront leurs expériences.
Comment l’exposition « Banlieues Chéries » va-t-elle s’inscrire dans cette programmation et en quoi résonne-t-elle avec la ville de Sarcelles ?
« Banlieues Chéries » interroge les représentations figées des banlieues et donne la parole à ceux qui y vivent et créent. Elle complète la programmation du festival. Nous contribuons aussi au colloque « La ville de demain » et co-portons avec la Ville le projet « Rebonds », qui valorise les héritages
de l’immigration.
Un dernier mot sur Sarcelles et ce 70e anniversaire ?
70 ans, c’est peu dans l’Histoire, mais beaucoup pour une ville marquée par trois générations. Ce moment voulu par le maire Patrick Haddad et ses équipes est une belle occasion de se projeter,
ensemble, dans l’avenir de Sarcelles.