« Ensemble, combattons cette intolérable vague de violence dans la jeunesse ». Communiqué de presse de Patrick Haddad, Maire de Sarcelles

Hier à Sarcelles, un jeune homme de 17 ans a été assassiné sur un trottoir par arme blanche. Il s’appelait Ali. Je suis allé présenter, au nom de la municipalité, mes plus sincères condoléances à sa mère et à sa famille.
Cette nouvelle tragédie n’est malheureusement pas un fait isolé. Elle a eu lieu après que trois jeunes aient été blessés la semaine dernière devant une école, et l’assassinat par balle d’un autre il y a un mois et demi. Il s’appelait Galfi et avait 22 ans. J’ai aussi rencontré sa famille éplorée et désemparée. Une telle escalade du meurtre, souvent sur fond de trafic de drogue est insupportable.
Sarcelles n’est pas un cas isolé. Ce type de tragédie endeuille nos communes : Marseille,Poitiers, Rennes, Nantes, entre autres, en sont des exemples récents.
Dans l’immédiat, des équipes d’appui psychologique et d’écoute ont été déployées pour accompagner les familles, les riverains et les agents municipaux touchés par ces drames. Nous devons nous prémunir d’un embrasement de la violence par la mobilisation de tous, des pouvoirs publics, des acteurs associatifs et des parents que j’invite à passer collectivement un message d’apaisement.
L’action éducative et préventive constitue déjà le premier budget de la commune. Mais nous allons redoubler d’efforts : dans les prochaines semaines je présenterai un plan d’action détaillé pour renforcer la lutte contre cette violence. Il associera l’ensemble des acteurs pour une meilleure identification et un accompagnement plus efficace des décrocheurs scolaires, une coordination plus fine des professionnels de la prévention, de l’éducation et de la sécurité, la mise en œuvre d’un dispositif de rappel de droit et des devoirs des famille et la tenue d’ateliers de lutte contre la violence au sein des différents quartiers, qui préfigureront les assises de la prévention qui se tiendront début 2025.
Mais les acteurs locaux ne peuvent pas tout, seuls, à leur seul niveau. Or, les annonces gouvernementales ne sont pas à la hauteur de la gravité de la situation. Le Gouvernement a présenté vendredi à Marseille son plan de lutte contre le narcotrafic. Il prévoit un renforcement prochain des effectifs de police et de justice, la création d’une cellule de coordination qui dressera l’état de la menace et précisera la stratégie opérationnelle de lutte, et un projet de loi visant à créer un parquet spécialisé contre la criminalité organisée.
Je ne peux qu’être favorable à ériger ce combat contre le narcotrafic en cause nationale, mais je doute que ces intentions de principe suffisent à endiguer une violence qui se banalise, avec des jeunes qui continuent de mourir dans nos rues.
Nous avons besoin, sans attendre, d’une opération exceptionnelle des forces de police pour mettre un coup d’arrêt à la multiplication des règlements de compte. Nous avons également besoin que cette cellule de coordination intègre des élus locaux comme elle intègrera des experts et des magistrats.
Je renouvelle donc mon invitation à Bruno Retailleau à venir constater, à Sarcelles et dans le Val d’Oise, la réalité du terrain. Je lui dirai aussi à quel point je déplore que la prévention soit la grande absente du plan du Gouvernement, et la lutte contre le fléau du narcotrafic pensée en dehors de toute politique de la Ville, dont les crédits sont dramatiquement orientés à la baisse.
La ville de Sarcelles continuera à mettre tout ce qui est en son pouvoir pour combattre cette vague de violence insupportable. J’appelle chacune et chacun à nous rejoindre dans ce combat avec détermination et sérénité.